Ephraim MANDELBAUM
janvier 3, 2019
MAREVNA
janvier 3, 2019

Louis MARCOUSSIS (Ludwik Kazimierz Markous, dit)

WARSAW 1878 OR 1883 – CUSSET (FRANCE) 1941

Louis Marcoussis, fils de Gerszon Markous, industriel cultivé de Varsovie, part en 1901 étudier la peinture à l’Académie des beaux-arts de Cracovie dans l’atelier du peintre impressionniste Jan Stanislawski. Il fréquente le groupe Jeune Pologne, formé d’écrivains et d’artistes férus de culture française. Grâce au pécule accordé par son père, Marcoussis se rend à Paris en 1903. Il travaille trois mois à l’académie Julian, étudie ensuite dans l’atelier de Jules Lefebvre et fait la connaissance de Roger de La Fresnaye et de Robert Lotiron. Son père, en proie à des difficultés financières, ne pouvant plus l’aider, Marcoussis collabore aux revues La Vie parisienne et L’Assiette au beurre afin de gagner sa vie. En 1904, il visite l’Espagne et séjourne à Saint-Sébastien chez son oncle Milner.

En 1910, il rencontre Guillaume Apollinaire, qui lui conseille d’adopter le pseudonyme de Marcoussis, emprunté à un village des environs de Montlhéry. Il le présente à Georges Braque et à Pablo Picasso. Marcoussis adhère au cubisme et expose avec le groupe de la Section d’Or. Il intègre le répertoire des formes cubistes: guitares, pipes, bouteilles et verres sur un guéridon, cartes à jouer, paquets de tabac. Il fréquente le café de L’Ami Émile, place Ravignan à Montmartre, et se lie avec Max Jacob, Juan Gris, Albert Gleizes et Francis Picabia. Le 13 juillet 1913, il épouse Alice Halicka. Le jeune ménage s’installe au 61, rue Caulaincourt et y demeurera jusqu’en 1939. Lors de la Première Guerre mondiale, Marcoussis s’engage dans l’armée française et se voit honoré du grade de lieutenant et de la croix de guerre.

En 1919, 1921 et 1923, Marcoussis voyage en Pologne, et c’est à cette époque qu’il commence à s’intéresser à la technique du fixé sous verre, qu’il exploitera jusqu’en 1929. Le 3mars 1922, Alice Halicka donne naissance à leur fille Madeleine. En 1927, Marcoussis séjourne en Bretagne, à Kérity puis à Tréboul, près de Douarnenez, où Max Jacob vient le voir de Quimper. La même année il passe quelque temps à Toulon. Marcoussis se dégage alors du cubisme pour se rapprocher du surréalisme. Il peint la série des Grands Coquillages (1927) ainsi que celle des Natures mortes.

Entre 1931 et 1937, il délaisse la peinture pour se consacrer à la gravure qu’il enseigne dès 1933 à l’académie Schläepfer, à Montparnasse. Il réalise une série d’eauxfortes pour Alcools d’Apollinaire en 1934 et revient à la peinture en 1937. La fin de sa vie est marquée par des voyages, aux États-Unis (1934-1935) et en Italie (1938). Le 12 juin 1940, il se réfugie à Cusset, dans l’Allier, avec sa femme et sa fille. Louis Marcoussis commence à ressentir les premiers symptômes du mal qui l’emportera le 22 octobre 1941. Sur sa tombe, Alice Halicka fait graver ces vers d’Apollinaire: Nous ne nous verrons plus sur terre / et souviens-toi que je t’attends…

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.