Georges KARS
janvier 2, 2019
Jésékiel KIRSZENBAUM
janvier 2, 2019

Michel KIKOÏNE

GOMEL (BELARUS) 1892 – PARIS 1968

Peu après sa naissance, les parents de Michel Kikoïne s’installent à Rejitsa, petite ville dans les environs de Vitebsk, où son grand-père maternel était rabbin et son père, Peretz Kikoïne, conseiller dans une banque. En 1904, la famille déménage à Minsk, où Kikoïne fait des études de commerce pendant trois ans et rencontre Soutine, alors apprenti chez un tailleur.

En 1908, Kikoïne et Soutine entrent à l’académie du peintre Kruger, puis les deux peintres étudient aux Beaux-Arts de Vilnius. Ils y rencontrent Krémègne. Kikoïne arrive à Paris en 1912, s’installe chez son cousin Joseph et s’inscrit aux Beaux-Arts dans l’atelier de Cormon. En 1914, il épouse Rosa Bunimovitz, qu’il a connue au lycée de Minsk et qui donnera naissance à deux enfants : Claire et Jacques. La même année Kikoïne s’installe à la Ruche. Chagall et Krémègne s’y trouvent déjà. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, il se porte volontaire dans l’armée. Sa première exposition particulière a lieu en 1919 à la galerie Chéron. Kikoïne est remarqué par les amateurs d’art : le Dr Montlaur, critique d’art, publie un article sur sa peinture et M. Descaves, son premier collectionneur, lui achète quinze toiles et quarante dessins.

Entre 1922 et 1923, lors d’un séjour à Céret puis à Cagnes-sur-Mer avec Soutine, il s’imprègne de la lumière et peint des paysages expressionnistes. En 1926, il achète une maison à Annay-sur-Serein, dans l’Yonne. En 1927, il quitte la Ruche pour s’installer à Montrouge, puis regagnera Montparnasse en 1933. En 1939, Kikoïne est mobilisé à la Réserve, près de Soissons, et peint des gouaches sur la vie de garnison.

En 1941, il se réfugie avec sa famille dans les environs de Toulouse. À la Libération, il rentre à Paris qu’il ne quittera que pour quelques voyages en Israël, notamment en 1950 où il participe à plusieurs expositions. Durant les dix dernières années de sa vie, il séjourne fréquemment au bord de la Méditerranée, à La Garoupe chez sa fille, et produit des marines. Le premier prix du Salon des peintres témoins de leur temps lui est attribué en 1964. Kikoïne meurt dans son atelier parisien le 4 novembre 1968.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.