Jacques GOTKO
janvier 2, 2019
Samuel GRANOWSKY
janvier 2, 2019

Leopold GOTTLIEB

DROHOBYCZ (EASTERN GALICIA) 1883 – PARIS 1934

Les parents de Léopold Gottlieb, commerçants, encouragent leur fils à devenir artiste, espérant qu’il suivra le chemin de son frère aîné, Mauricy Gottlieb, peintre mort prématurément à l’âge de vingt-trois ans. Entre 1896 et 1902, Léopold Gottlieb étudie la peinture aux Beaux-Arts de Cracovie avec Jacek Malczewski. À la fin de son cursus, il décroche le premier prix de peinture ainsi qu’une bourse pour partir à l’étranger. En 1903, Gottlieb se rend à Munich pour continuer ses études chez A.Azbe et parallèlement gagne sa vie en exécutant des portraits.

En 1905, à l’initiative du groupe des Cinq, qui n’aura qu’un an d’existence, il expose avec ses amis, notamment Witold Wojtkiewicz, en Pologne et à l’étranger. Son premier séjour à Paris remonterait à 1899. En 1906, il part pendant un an enseigner la peinture à l’école des beaux-arts de Bezalel à Jérusalem. De retour à Paris, il épouse une jeune femme médecin érudite et passionnée de culture juive et participe à la vie artistique de Montparnasse. Gottlieb se lie d’amitié avec Pascin, Diego Rivera, André Salmon, Mela Muter et Elie Nadelman. Réputé pour ses portraits,il fait poser ses amis, reçoit des commandes, notamment du Dr Gustave Bohn et d’Henri Bergson. Il regagne régulièrement la Pologne où il participe au groupe des formistes et au mouvement Rythme.

En 1914 et à la suite d’un désaccord avec le peintre Moïse Kisling, Léopold Gottlieb se livre à un combat en duel au parc des Princes. Pendant une heure, les adversaires s’infligent de furieux assauts au sabre, lorsque d’un brusque revers Gottlieb fend légèrement le nez de Kisling. L’anecdote fait le tour de Montparnasse et sera relatée dans la presse. À partir de 1913, Gottlieb participe aux débats en faveur de l’indépendance de la Pologne au sein de la TAP (Société des artistes polonais à Paris), créée en 1910 par le sculpteur Stanislaw Ostrowski. Les réunions ont lieu à Montparnasse, au 32, rue Denfert-Rochereau, et la société compte parmi ses membres Henri Hayden, Eugène Zak et Mela Muter. Gottlieb participe également aux exercices d’une organisation paramilitaire nommée Le Tireur, dont l’existence n’est connue que d’un petit groupe. Il se rattache ouvertement au patriotisme polonais et rejoindra les rangs du maréchal Pilsudski.

Pendant la guerre de 1914-1918, il est en Pologne et peint des scènes de la vie des soldats, prises sur le vif et retravaillées après guerre dans un recueil de lithographies édité l’année de sa mort. En 1919, Gottlieb donne des cours à l’Académie des arts de Zakopane dans les Tatras (Carpates occidentales, à la frontière de la Pologne et de la Tchécoslovaquie). Il regagne Paris dans les années 1920. Atteint d’une maladie du foie, il meurt à l’âge de cinquantequatre ans. Son épouse fut déportée en avril 1943.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.