Raphaël SCHWARTZ
janvier 4, 2019
Lasar SEGALL
janvier 4, 2019

Simon SEGAL

BIALYSTOK (POLAND) 1898 – ARCACHON (FRANCE) 1969

Issu d’une famille aisée de la bourgeoisie de Bialystok, Simon Segal commence une carrière d’ingénieur en Russie avant de s’intéresser aux arts plastiques. En 1918, délaissant ses études d’ingénieur, il quitte la Russie pour Berlin, y séjourne jusqu’en 1924 et fréquente des écrivains et des artistes groupés autour des poètes Maïakovski et Essenine et de la revue d’avant-garde Spolokhi. En 1925, Segal s’installe à Paris et s’emploie à tout sauf à la peinture. Il subsiste grâce à divers petits métiers : bibliothécaire, ouvrier chez Citroën et styliste pour Paul Poiret qui lui demande de réaliser une série de poupées.

En 1926, il séjourne à Toulon et redécouvre le plaisir de peindre. Il rencontre Bruno Bassano, militant socialiste exilé par Mussolini et fondateur du Trident (foyer artistique). Segal trouve en Bassano un défenseur fidèle et un mécène. De retour à Paris en 1933, Segal fréquente les terrasses du Dôme, de La Rotonde, de La Coupole, et en 1935 expose trente gouaches à la galerie Billet-Worms. Le jour même de l’accrochage, l’ensemble est acheté par le collectionneur américain Frank Altschul. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, il s’engage. Refusé, il part en zone libre, à Aubusson où il se marie et fait la connaissance de Jean Lurçat. Peu après, il se réfugie dans une ferme et se procure des faux papiers. La guerre terminée, il se fixe à Jobourg, près du cap de la Hague.

De 1946 à 1953, il vit des années heureuses d’un travail ininterrompu et rencontre le mécène Henri Bernardi, dont il devient l’ami. À cette époque, il réalise des cartons pour dix-huit tapisseries fabriquées à Aubusson et aux Gobelins. En 1953, il rentre à Paris et participe à de nombreuses expositions individuelles. Il illustre la Bible pour les éditions Labergerie en 1956.

En 1958, il crée une série de mosaïques exécutées par le Brésilien Antonio Carelli. À partir des années 1960, il s’installe dans un petit atelier à Montmartre. En 1968, il achève d’illustrer L’Apocalypse, éditée par la librairie Kieffer à Paris, et meurt dans la nuit du 2 août 1969. Son ami le Dr Osenat le fait inhumer au cimetière d’Arcachon.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.