Alexandre FRENEL
janvier 2, 2019
David GARFINKIEL
janvier 2, 2019

Otto FREUNDLICH

STOLP (POMÉRANIE) 1878 – DÉPORTÉ À MAIDANEK 1943

Otto Freundlich est le fils d’Emil Freundlich, directeur d’une entreprise de transport. Il reçoit jusqu’en 1901 une formation commerciale dans le domaine du bois chez son frère à Hambourg. En 1904, Otto Freundlich vit à Munich où il se consacre à la théorie musicale. Deux ans plus tard, il étudie l’histoire de l’art à Florence et réalise ses premières peintures. Il découvre la sculpture à Berlin en 1907. Il est l’élève d’Arthur Lewin Funcke.

En 1908, il arrive à Paris et sera accueilli par Rudolf Lévy, originaire d’Allemagne comme lui. Il s’installe à Montmartre, au Bateau-Lavoir, pendant un an avant de regagner Montparnasse. Il y fera la connaissance de Picasso, Georges Braque, Juan Gris, André Salmon, Guillaume Apollinaire au « Lapin agile». Précurseur, il réalise ses premières toiles abstraites en 1911. Pendant les dix ans qui suivent son installation à Paris, Otto Freundlich voyage entre Berlin, Paris et Munich, prenant part à de nombreuses expositions dont la « Nouvelle Sécession à Berlin», en 1910 et 1911. Il projette d’ouvrir une école d’art privée. En 1917, il travaille pour la revue pacifiste Die Aktion (L’Action), qui lui consacre un numéro spécial en septembre 1918. Se passionnant pour différents domaines de la création (vitrail, tapisserie, mosaïque…), il participe avec Max Ernst à la première exposition Dada à Cologne en novembre 1919 puis adhère au groupe Cercle et Carré fondé par Michel Seuphor. Il devient par la suite membre actif du groupe Abstraction-Création à Paris.

En 1920, Walter Gropius veut faire rentrer Freundlich, en tant que professeur, au Bauhaus, mais l’administration refuse. A cette époque, il rencontre son ami Raoul Hausmann. En octobre 1921, Walter Benjamin l’invite à participer à son projet de revue Angelus Novus.Le 11 mars, il donne une conférence, « Transformation du monde visible». Il est extrêmement actif et lutte pour ses idées. Au Congrès international des artistes progressifs, il s’en prend violemment au commerce de l’art et aux organisations d’artistes, participe à l’organisation de l’Exposition internationnale des artistes révolutionnaires à Berlin, participe avec ses dessins à la loterie pour les affamés de Russie dans la galerie d’art Altmann. En 1930, il rencontre Jeanne Kosnick-Kloss, peintre et sculptrice, dont il partagera la vie.

En 1934, il rédige un texte théorique sur la peinture Die Wege der Abstrakten (Les Chemins de l’art abstrait) avant de fonder en 1936 l’académie privée Le Mur, dans le dernier atelier qu’il occupe à Paris, rue Denfert-Rochereau. Il élabore des projets de sculptures architectoniques, Sculptures Montagnes, échange des oeuvres avec Kurt Schwitters. Lorsque la guerre éclate, Freundlich, sujet allemand, est arrêté par l’armée française et interné à Francillon. En février 1940, il est transféré à

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.