Zelman UTKES
janvier 4, 2019
Abraham WEINBAUM
janvier 4, 2019

Lazare VOLOVICK

KREMENTCHUG (UKRAINE) 1902 – PARIS 1977

Lazare Volovick est le fils cadet d’une famille de sept enfants. Son père, représentant de commerce, initie ses quatre fils à la peinture. En 1917, Lazare entre aux Beaux- Arts de Kharkov, puis de Kiev l’année suivante. En 1920, il décide avec son ami Kostia Terechkovitch de rejoindre Paris. Tous deux s’embarquent sans argent, cachés dans la soute d’un cargo qui les emmène à Constantinople. Volovick reste un an en Turquie, il y gagne sa vie en faisant des croquis dans la rue. Il rejoint finalement Paris en 1921. Sans ressource ni relation, il n’a qu’une indication : «les cafés de Montparnasse». À La Rotonde, il fait la connaissance du sculpteur Baïdaroff- Poliakoff, chez qui il passe ses premières nuits parisiennes.

En 1922, il fréquente l’atelier de la Grande Chaumière et pose comme modèle pour des sculpteurs. En 1923, il s’installe à la Ruche et y restera jusqu’à la guerre. Son atelier voisine celui de Krémègne, de Kikoïne et, à partir de 1925, celui de Jacques Chapiro. Entre 1923 et 1925, il voyage à travers la France en compagnie du sculpteur Nachmann Granowsky. Ils visitent la Corse, le Midi, et rencontrent l’écrivain Colette. À partir de 1927, expositions et bals se succèdent. Volovick et d’autres peintres de Montparnasse réalisent les décors du bal Bullier. En 1930, il visite l’Espagne, découvre le musée du Prado et rencontre sa future compagne, la danseuse Lya Grjebina, qu’il accompagnera lors de ses tournées. Après un séjour en Bretagne, Volovick et sa femme quittent Paris pour New York pendant six mois. Continuant sa route, le couple séjourne à Londres avant de regagner Paris. À cette époque, presque quotidiennement, il retrouve ses amis au Dôme ou à La Coupole : Ilia Ehrenbourg et sa femme, les peintres Naïditch, Robert Pikelny et Jean Pougny. Après-guerre, ils iront plutôt au Select.

En 1939, lorsque la guerre éclate, Volovick se trouve au Touquet. Pendant les rafles, il se cache chez sa belle-mère à Boulogne-sur-Seine. Ne pouvant peindre à l’huile, il travaille au pastel. En 1944, il retrouve Montparnasse et s’installe 11, rue Jules-Chaplain. Son atelier de la Ruche a été occupé pendant la guerre et la totalité de ses oeuvres a été détruite ou pillée par les nazis. En 1946 Volovick travaille dans l’atelier de son ami Vladimir Naïditch, au 51, boulevard Saint-Jacques, où il peint une série de nus et de portraits. Les années d’après-guerre sont marquée par plusieurs voyages à Venise.

Stories of Jewish Artists of the School of Paris 1905-1939

FRENCH-ENGLISH

Capitale des arts, le Paris des années 1905-1939 attire les artistes du monde entier. De cette période de foisonnement, un terme est resté, celui d'Ecole de Paris, qui recouvre une grande diversité d'expression artistique. Dans ce brassage dont Montparnasse est le creuset, un groupe se distingue : celui des artistes juifs venus de Russie, de Pologne et d'Europe centrale. Si leurs styles sont variés, un destin commun les rassemble : ils fuient l'antisémitisme de leur pays d'origine. Certains ont connu la célébrité dès les années 1920, tels Soutine, Lipchitz ou Chagall. D'autres n'ont pas eu le temps ou la chance d'y accéder. Près de la moitié a péri dans les camps de concentration nazis.

From 1905 to 1939, Paris attracted artists from all over the globe as the capital of the art world. This period of artistic proliferation became known as the School of Paris, and includes a great diversity of artistic expression. Within the teeming art world centred on Montparnasse, one group set itself apart: Jewish artists from Russia, Poland, and Central Europe. Although their styles were diverse, they shared the common fate of fleeing anti-Semitic persecutions in their home countries. Some became famous in the 1920s, such as Soutine, Lipchitz, and Chagall, while others did not have the time or the luck to gain renown. Nearly half of these artists died in Nazi concentration camps.